Contexte du Centenaire

A l’approche du Centenaire de l’OIT, il est opportun de revenir sur les souvenirs des hommes et des femmes qui ont passé le plus clair de leur vie au service de l’idéal le plus élevé: la justice sociale. Depuis un siècle, l’OIT s’efforce de traduire cet idéal dans la réalité. Comme l’écrivait un jour Albert Thomas: «On peut imaginer la réalisation intégrale de l’idéal vers lequel l’Organisation tend avec patience, un monde où toutes les conditions du travail seraient réglées par des conventions internationales répondant justement à tous le besoins de protection, ratifiées et appliquées par tous les Etats du monde ; ce jour-là, la « justice sociale », assignée comme fin à l’Organisation, serait chose accomplie intégralement et définitivement. Cette fin n’est certes point atteinte, si tant est que, dans un monde mouvant et tellement soucieux de ne point compromettre l’équilibre instable de son économie, on puisse jamais y parvenir. Et d’ailleurs est-il nécessaire que ceux qui conçoivent un idéal digne de ce nom puissent espérer qu’il sera un jour atteint pour qu’ils travaillent à s’en rapprocher sans cesse. »

L’OIT n’est pas seulement la structure juridique énoncée dans sa Constitution, mais un organisme vivant au sein duquel le Bureau doit faire face à de nouveaux défis et conditions. L’OIT ne serait pas ce qu’elle est sans un personnel dévoué et compétent provenant de nombreux pays et domaines de compétence. Les paroles d’Edward J. Phelan, qui a vu la naissance de l’OIT en 1919 et qui est devenu Directeur général en 1941, nous parlent tous: «Aucune personne qui a passé beaucoup de temps au BIT n’en sort vraiment. Tant que cette loyauté existera et tant qu’elle sera alimentée par l’histoire de l’OIT, celle-ci continuera à aller de l’avant. »