Quelques à-côtés de l’histoire du BIT / Frangois Agostini
Category : Centenaire - Témoignages
Dès l’origine, le titre officiel du BIT semble avoir donné lieu à quelque confusion. En effet, au cours des années 20, deux dénominations officielles ont coexisté pendant quelque temps: « Organisation permanente du Travail » et « Organisation internationale du Travail ».
Laquelle des deux était la bonne ?
Par exemple, la couverture du texte bilingue de la Constitution, dans l’édition parue en octobre 1921, porte le titre « Permanent Labour Organisation » et « Organisation permanente du Travail ». Puisqu’il s’agissait d’un mouvement officiel, force est d’admettre la validité de cette dénomination. Cependant un autre document officiel, adopté antérieurement, donne une toute autre indication. Le « Règlement » (Standing Orders) de la Conférence, adopté à Washington le 21 novembre 1919, mentionne expressément « l’Organisation internationale du Travail » dans son article premier.
Il semble donc que les deux dénominations aient coexisté pendant quelques années, jusqu’à ce que le titre « Organisation internationale du Travail » se soit imposé. Quand, exactement ? Difficile à dire. Ce qui est certain c’est que l’évolution a été plus lente en français qu’en anglais, si l’on en croit plusieurs auteurs: M. Gerreau, « Une nouvelle institution du Droit des Gens, l’Organisation permanente du Travail », Paris 1923; E. Mahaim « L’Organisation permanente du Travail », Paris, Hachette, 1923; C. Argentieu, « Les résultats acquis par l’Organisation permanente du Travail, 1919-1929 », Paris, Sirey, 1930. Et pourtant Albert Thomas intitulait « L’Organisation internationale du Travail » le long chapitre documenté qu’il écrivit pour la série publiée au Danemark en 1924 sur « Les origines et l’oeuvre de la Société des Nations ». L’Annuaire de la S.D.N. utilisait le même titre.
En conclusion, on peut dire que si le titre « Organisation permanente du Travail » a bien failli, à l’origine, être retenu comme titre officiel de l’Organisation il a rapidement perdu du terrain (et apparemment plus vite en anglais qu’en français) devant celui de « Organisation internationale du Travail », qui s’est finalement imposé.