L’expérience qui change une vie / William Mellgren

L’expérience qui change une vie / William Mellgren

J´ai commencé au BIT en 1981 comme Consultant, voulant travailler sur le terrain pour profiter de mon expérience comme conseil d´entreprise. Ce fut d´abord au Cameroun, pour y développer les petites entreprises, dans un des pays les plus beaux et variés que j´ai connus. Suivirent des missions en République Centrafricaine et en Haïti, pour préparer des projets. En 1984, j´arrivais à Dhaka, au Bangladesh, pour promouvoir l´emploi dans le pays sous l`inspirante direction de AMAH Siddique pour notre bien à tous.

Il fût bientôt clair pour tous que la création d´emplois en grand nombre ne pouvait avoir lieu que dans l´ample secteur informel, surtout dans les zones rurales où vivait 70 % de la population. Notre homologue BMET avait déjà lancé un projet expérimental de microfinance, basé sur les expériences prometteuses de Grameen Bank, BRAC et autres ONG. Parmi les nombreux bénéficiaires visités, je me rappelle un pauvre père de famille, qui avait pu acheter une vache avec son prêt et en avait deux maintenant : du lait pour la famille et du lait pour la vente, il avait aussi pu remplacer sa cabane par une vraie maison. Il était surtout très content d´avoir gagné le respect de tous !

Notre projet avec une banque locale obligea les fonctionnaires du BMET à s´installer dans les villages choisis, pour sélectionner les candidats les plus pauvres et motivés, les faire épargner, puis distribuer les crédits. Un second projet plus large fut lancé entre 1988 et 1992, sur la base des expériences gagnées avec le premier. Je dirigeais ensuite un large projet au Pakistan, de 1993 à ma retraite en 1999, avec une proportion croissante de femmes bénéficiaires.

En tant qu´enthousiaste du microcrédit, je créais en 2005 une mini-ONG, Community Uplifting Foundation, en rencontrant Martial Salamolard et ses Ecoles de la Terre. Il avait ouvert nombre d´écoles au Bihar et West Bengal, pour les nombreux enfants sans écoles satisfaisantes. Il se rendit compte avec moi, qu´il serait intenable de les financer depuis la Suisse et surtout que cela créait une dépendance malsaine chez les parents !

Avec l´aide d´un expert Indien, Pradip Har, nous initiâmes un projet de microcrédit avec les mères de nos écoliers et autres des villages alentours. Au début de 2018, nous avions plus de 35’000 prêts en cours et maintenons un taux de remboursement de 100 %, du fait d´une sélection et de la formation des candidates très élaborée et leur suivi ! Aussi les intérêts collectés couvrent près d´un quart du coût des écoles, santé, etc.

Les femmes sont les seules candidates admises, pour assurer que leurs revenus bénéficient à toute la famille, élevant ainsi le statut de la mère dans la famille et le village, qui était traditionnellement bas…

Beaucoup plus peut être raconté sur ces expériences très positives d´aide aux femmes et enfants en Inde. Je reste à votre disposition pour plus d´info.


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