De la Conférence et de la Division d’édition et de traduction / Roberto P. Payró

De la Conférence et de la Division d’édition et de traduction / Roberto P. Payró

Il fut un temps où le programme des publications était un service important, responsable de l’édition et de la traduction d’ouvrages et de publications périodiques, mais aussi des rapports de conférences et autres documents officiels, de traductions, de l’impression, de la distribution et de la vente. Lorsque je suis arrivé à la Division en 1950, elle était dirigée par J.E.A. Johnstone, canadien, ex-professeur de grec, que l’on disait avoir du sang iroquois. Il était entré au BIT en 1927 et avait travaillé pendant la guerre au Working center (centre de travail) du BIT à Montréal. M. Johnstone était une personnalité respectée de tous pour son total engagement aux objectifs de notre Organisation et la rigueur dont il faisait preuve dans les publications qui furent dès les premières années de l’existence de l’OIT l’une de ses bases.*

Année après année, la tâche la plus ardue assignée à la Division se déroulait  lors des sessions annuelles de la Conférence internationale du Travail. Voici quelques souvenirs de ces trois semaines en juin de chaque année, au cours des années courant jusqu’à mon transfert à New York, au Bureau de liaison de l’OIT auprès des Nations Unies en 1957.

Les discours prononcés lors des séances plénières de la Conférence étaient pris verbatim par les sténo-rédacteurs. Pour l’espagnol, nous eûmes des personnes aussi remarquables qu’Enrique Martìn, Sorel et Manuel Carrillo (avant qu’il soit transféré à l’interprétariat). Ils étaient ensuite retranscrits par eux-mêmes ou d’excellents transcripteurs de sténo tels de Hoyos, Ricardo Dîaz Corpiõn, Isabel et Rosa Miragaya et plus tard, Emilio Forcada et Virgilio Garrote. Rarement, un interprète estimait nécessaire de redicter un discours qui ne s’était pas révélé suffisamment fidèle à l’original, dans la langue d’interprétation.  Dans la plupart des cas dont je me souviens, c’était Dick Roome qui arrivait dans les étages du Palais où se trouvait le « pool », pour redicter l’un ou l’autre paragraphe qu’il estimait n’avoir pas été saisi correctement dans sa première version (Dick était un excellent traducteur et un collègue de premier ordre, ce qui peut expliquer pourquoi il était toujours prêt à aider ceux d’entre nous qui étaient assignés au Service d’enregistrement de la conférence). Plutôt à contrecœur, M. Johnstone laissait des collègues de son service se conduire en interprètes. Mais en  conséquence, nous avons été chanceux d’avoir pour l’espagnol, des collègues aussi talentueux que Juanita Riley, Ana Maria Etchegorry et Ma-nuel Carrillo, tandis que du côté anglais, il y  avait Dick Roome, Michael Bell, Kitty Leibovitch, Jim Connolly, Patrick Denby et Hugh Jones.

Les manuscrits dactylographiés de tous les discours étaient envoyés au Service d’enregistrement de la conférence.  Nous étions parfois heureux de constater que le texte avait été amélioré par nos collègues du « pool » qui savaient combien nous avions souffert de la mauvaise qualité de l’interprétation (mais bien plus souvent, de ce que le style et le contenu de la plupart des transcriptions nécessitaient pour être publiés. L’interprétation ne se prête que rarement  à la publication immédiate comme un texte rédigé avec soin, à moins que l’interprète ne se trouvât être l’un des rares réellement  talentueux que j’ai connu, tels Kitty Natzio, Albert Kouindjy, George Dunand, Roger Glémet, Mme Kerr ou, plus tard, Camille Amacker, ou encore, s’il avait décidé du temps qu’il serait prêt à consacrer à préparer la traduction d’un discours mis préalablement à sa disposition, avant de passer dans les cabines des interprètes).

Suivait une nouvelle étape. Les manuscrits d’une séance entière étaient distribués dans un ordre quelconque aux rédacteurs, réviseurs et traducteurs en service. (jusque dans les années 1970, le personnel du Conference Record Service d’enregistrement de la conférence travaillait de 9.00 h. du matin  jusqu’à la finalisation des tâches. En règle générale, il y avait seulement trois personnes dans chaque équipe de chacune des trois langues ; le chef du Service devait rarement être appelé en renfort, parce qu’il souhaitait que le travail régulier hors conférence, se poursuive normalement. La composition de ces équipes variait d’année en année. Une année, l’équipe espagnole fut composée de Martinez Mont, Sire et Altimiras ; l’année suivante, Elena Ochoa et Juanita Riley servirent avec Martinez Mont. Par la suite, Pepe Osuna dirigea l’équipe, secondé par  Araquistáin, Payró ou Xavier Caballero. Les équipes française et anglaise furent plus stables : Pierre Boulas fut presque toujours à la tête de la première, secondé par Bernard Spy, André Lang, Guy Cotté, Raymond Bas ou François Moret. L’équipe anglaise était composée de Nora Moffat, Molly Healey et Pat Norsky (née Boyd) et de temps en temps,  Robert Caldwell.

Nous quittions rarement le Palais avant minuit ; lorsque les rapports de la Commission de la Conférence commençaient à arriver, nous pouvions travailler jusqu’à 3, 4 ou 5 h du matin. Je me souviens qu’un jour, au début des années 1950, Osuna, Araquistáin et moi-même travaillâmes quasiment deux journées non-stop (car l’édition espagnole du Compte rendu provisoire avait pris une journée de retard).

Une personne de chaque équipe linguistique était chargée par M. Johnstone de conserver soigneusement ce qui se passait au cours des séances plénières. Cet enregistrement, appelé le « squelette », servait à noter, non seulement l’ordre dans lequel les questions étaient traitées, ainsi que les noms et l’accréditation de chaque intervenant (y compris ceux qui avaient soulevé des motions de procédure), mais aussi, dans la mesure du possible, les noms des interprètes du moment. Ceci était utile : il nous indiquait ce que nous pouvions attendre quant à la qualité d’une transcription, donnant ainsi un aperçu du temps qu’il faudrait y consacrer pour mettre un discours en forme.

La plupart des discours étaient sérieusement révisés, car nous estimions nécessaire que quiconque lirait le Compte rendu provisoire ou utiliserait le Compte rendu des délibérations, devait trouver        que la concordance des textes anglais, français et espagnol était excellente ou, tout au moins, satisfaisante.  Les discours préparés étaient relativement faciles, même quand ils étaient débités rapidement, lorsque le délégué s’efforçait de terminer avant l’expiration du délai imparti de 15 minutes. Mais souvent et même de plus en plus fréquemment, un délégué se sentait en veine d’improvisation, et nous nous retrouvions confrontés à quelque chose de bien pire que la tour de Babel. Il y avait quelques excellents orateurs, comme Léon Jouhaux, Pierre Waline, Sir Guildhaume Myrddin-Evans, Alfred Roberts ou Arutiunián, mais la plupart appartenait à une tout autre espèce. (Pendant quelques années, je m’étais spécialisé dans l’amélioration et l’amincissement des discours de M. Sripathi, délégué des travailleurs de l’Inde, et de ceux du délégué des travailleurs cubains qui s’exprimait longuement et à toute allure, avec deux fois plus de passion et de pathos que n’en montrait la plupart de ses collègues.)

Ensuite, l’équipe principale de rédaction vérifiait les tas d’ébauches dactylographiés, y introduisait des marques typographiques, et faisait des corrections stylistiques ou même sur le fond, pour s’assurer que le dossier de chaque séance était complet, la liste des orateurs à jour, et que toute question de procédure avait été traitée conformément au règlement de la Conférence et à une pratique de longue date. Il est arrivé au cours des années de la guerre froide, que le monde s’arrêtât quand un délégué s’était opposé au point de vue d’un orateur, et que – selon les nouvelles règles fixées par la Conférence – le Président et ses conseillers devaient examiner les passages incriminés d’un discours ou de plusieurs, et décider s’ils devaient être radiés du registre ou conservés. (Parfois, des passages que l’on nous avait dit un jour de supprimer, devaient être rétablis le lendemain dans le cadre d’un rectificatif.)

L’étape suivante consistait pour le chef du Service enregistrement de la Conférence à autoriser l’envoi aux imprimeurs des lots de textes dactylographiés. A l’époque de M. Johnstone, celui-ci examinait personnellement toutes les épreuves dans les trois langues, avant d’accepter leur transmission aux imprimeurs, aussi pressés fussent-ils de les recevoir après minuit, délai théorique, aux premières heures du matin.

Les rapports du Comité de la Conférence exigeaient encore plus de soins. Nous avions été entrainés à penser en termes de cycles complets, de sorte que nous savions que notre travail pouvait avoir une valeur pérenne. Les rapports techniques soumis à la Conférence et ceux relatifs aux discussions conséquentes formaient un tout qui ne trouvait pas nécessairement sa conclusion avec l’adoption de nouveaux instruments de droit. Nous ne savions que trop bien que les précédents ensembles  de rapports pouvaient prendre une valeur certaine pour des débats sur un sujet nouveau, mais présentant des similitudes, inscrit à l’agenda d’une conférence ultérieure. Les éditeurs vérifiaient méticuleusement l’exactitude de la forme et du fond de l’original et des traductions des rapports et des propositions d’instruments, les conclusions et les annexes. Jusqu’à la dernière minute, ils prenaient en compte de nouveaux éléments et les changements communiqués par chaque secrétariat, après que le Comité concerné eut terminé ses délibérations et arrivé à une conclusion. (Kundig me raconta un jour que, sachant que Johnstone refusait que même une seule page du rapport ou des annexes du Comité d’application soit envoyée à l’imprimeur avant que le Comité ait terminé son travail tard le dernier vendredi avant la clôture de la Conférence, il avait menacé de ramasser toutes les épreuves qu’il aurait pu trouver dans le bar des délégués, dénotant ainsi que le travail de typographie avait déjà commencé. Le rapport, dans son entièreté, devait être distribué le lundi suivant, de sorte qu’il semblait normal que Kundig en prépare le plan d’impression à l’avance,  d’autant plus que le rapport du Comité d’application des normes était toujours de loin le plus volumineux. Ce n’est qu’à partir des années 1970  que les usages furent modifiés et que les imprimeurs furent autorisés à commencer le travail de typographie dès le lundi ou le mardi ; ceci entraînait évidemment plus de travail pour faire les corrections et ajouts inévitables en cours de la phase de typographie).

Les pages ronéo des rapports des comités étaient couvertes de corrections manuscrites. Enormément de temps était consacré à recouper le contenu final des rapports dans les trois langues, avant de décider de les envoyer à l’imprimerie.

Quelle était la suite du processus ?   Il n’y avait pas que le staff chargé de l’impression qui attendait impatiemment les lots de copies que nous lui envoyions. De toute évidence, lino-dactylographes et compositeurs Monotype prendraient plusieurs heures à préparer la composition et corriger les erreurs, mais il fallait aussi que nos propres correcteurs et censitaires relisent attentivement les épreuves au fur et à mesure qu’elles étaient produites, et marquent les corrections indispensables. Ils avaient à nouveau le même volume de relecture, une fois que le personnel de l’imprimerie en avait terminé avec la mise en page et imprimé une première épreuve.  C’est souvent à ce stade avancé qu’ils devaient incorporer des modifications de dernière minute envoyées par le Service d’enregistrement de la conférence. Comme attendu, elles concernaient surtout le rapport de la Commission de la Conférence sur l’Application des Conventions et Recommandations et plus particulièrement ses annexes. De nombreux délégués avaient en effet pris l’habitude d’envoyer des amendements aux résumés de leurs interventions au cours des délibérations du Comité, surtout quand le débat avait tourné contre eux et que les pays qu’ils représentaient allaient figurer dans la Liste Spéciale.

Le travail d’imprimerie, organiser et contrôler tous les travaux exécutés à l’extérieur sur des machines à l’ancienne, servies par des personnes fières de leur expérience au monotype et au linotype, la qualité de reliure des épreuves, mais aussi veiller à ce que les spécifications du BIT et les normes de qualité, exigeaient d’apporter le plus grand soin à la correction des épreuves, ainsi que dans divers travaux techniques effectués par notre personnel d’impression. Le BIT était fier de la qualité de ses rapports et publications. Comment aurait-il pu en être autrement alors qu’il était notoire dans le monde de l’impression que la plupart des publications avaient été traitées par des rédacteurs à plein temps, avant d’être traduits dans une autre langue par des traducteurs d’un professionnalisme reconnu internationalement, le tout étroitement contrôlé par le personnel de la Section impression à diverses étapes du processus ?

A cette époque, le chef de toutes les sections traitant de publications, était Auguste Larvor, un homme convivial hors de son propre enclos, mais un patron sévère lorsqu’il s’agissait de ses subordonnés qui étaient dirigés selon de vieux préceptes que certains appelaient le fouet du maître, mais surement pas un gant de velours. Larvor, comme ses deux successeurs immédiats, R.E. Charlton et Fred Richardson, était sous la surveillance constante de Johnstone, le chef de la section Impression vérifiant chaque page de travaux produits par le BIT , et déterminé à faire respecter par les imprimeurs commerciaux et les personnels  de la section Impression, la règle d’or qu’il s’était fixée, selon laquelle les publications périodiques du BIT paraissaient dans les délais prescrits et les rapports de la Conférence au plus tard 24 heures après la date prévue de publication. Chaque mois de juin, il faisait tout son possible pour observer la règle voulant que le Compte rendu provisoire des séances de la Conférence de la veille, soit disponible avant que ne commence la séance du jour, pour chaque délégué, dans la salle des séances plénières et dans les diverses salles des commissions. Il arriva qu’une séance commence sans le rapport de la veille, avec au maximum deux heures de retard  regardées comme encore tolérable, lorsqu’un rapport du Comité de la Conférence relatif à une Résolution ou à l’Application des Conventions et Recommandations, avait buté sur un élément technique lors de la première ou de la seconde discussion, alors qu’il était inscrit à l’ordre du jour de la plénière peut-être six ou sept heures seulement après avoir été finalisé et envoyé à l’impression. La même procédure s’appliquait également quand il avait été annoncé dans le Bulletin quotidien qu’un projet de Convention ou de Recommandation serait mis aux voix à une date et une heure donnée.

Qu’est-ce que le BIT sous-traitait à des imprimeurs externes à cette époque ? Tout ce qui avait trait à la Conférence internationale du travail, y compris la liste des délégués et les textes originaux de toute Convention ou Recommandation adoptée (qui devaient être prêts en l’espace d’une nuit, avant la clôture de la Conférence, pour que le Président de la Conférence puisse y apposer sa signature). Le Bulletin officiel, les procès-verbaux du Conseil d’administration, la Revue internationale du travail, la Série législative, le bimestriel Occupational Safety and Health, les publications bi-hebdomadaires Industrie et Travail, l’Annuaire des  statistiques du travail, le Budget (qui était alors une affaire annuelle),  toutes les Etudes et Manuels,  les Rapports du directeur général aux conférences régionales (et les comptes rendus des délibérations de ces conférences) et toutes les publications spéciales, étaient  également imprimés par les entrepreneurs extérieurs.

Il n’existait pas l’époque de version typographique des rapports sur ce que nous appelons maintenant des réunions sectorielles. En d’autres mots, les rapports des commissions d’industrie et autres secrétariats similaires étaient confiés à la Section « ronéo » (les machines « ronéo » d’alors étaient beaucoup plus lentes que les machines offset qui firent leur apparition à la fin des années 1970). Les rapports et autres textes émanant de telles réunions furent imprimés par la suite dans le Bulletin officiel. Le même principe était appliqué aux travaux concernant la liberté d’association, disponibles sous forme de ronéos au début et seulement imprimés beaucoup plus tard dans une série spéciale du Bulletin officiel.

Dans les années 1950, la Section impression avait un chef (Larvor) et un chef adjoint (Charlton) et pas moins de quatre correcteurs et un « bibliothécaire » pour chacune des trois langues principales. Ils ont lu et corrigé au minimum deux fois chaque épreuve en attente d’impression au BIT et les épreuves de toute publication du BIT confiée à des imprimeurs extérieurs. C’était l’époque où les éditeurs anglais savaient tous, qu’aucune erreur passerait inaperçue si Charlton avait fait la relecture, et  que Richardson, Eich, Thompson et Norris pouvaient se montrer être aussi perfectionnistes à condition d’avoir le temps. C’était l’époque où les éditeurs français ne pouvaient qu’applaudir  le travail de Deshusses ou Dittert,  mais peut-être contester certaines corrections introduites  par un Bachelet ou un Neuenschwander. C’était aussi l’époque où les éditeurs espagnols étaient trop heureux d’avoir leurs épreuves revues par des correcteurs merveilleux comme Félix Lorenzo, Salvador Oriza, Enrique Benavent et, plus tard, Luis Echevarria.

A tous, nous devons beaucoup. Ils n’auraient jamais laissé passer des fautes ou erreurs factuelles, ils relevaient les passages où des mots avaient disparus, ils questionnaient des chiffres qui ne sonnaient pas comme attendu, ils nous enseignaient l’ABC de l’impression et de la correction d’épreuves et, au moins dans mon cas, ont contribué à améliorer mes capacités de rédaction en annotant brutalement les épreuves dactylographiées que je soumettais pour préparer un draft plus élaboré. De plus, ils ont éveillé nôtre intérêt à améliorer la publication d’ouvrages du Bureau, à mieux connaître les métiers de l’édition et encouragé à visiter des entreprises dans ce domaine. Enfin, ils travaillaient toujours avec les rédacteurs et réviseurs comme faisant partie d’une même équipe.

Bien qu’il dépendît d’un chef différent, le Stenographer and Typing Pool était un autre élément essentiel dans la chaîne du traitement des rapports de la conférence. Que ce soit sous la direction de Mme Cacopardo, Mme Lawrenson, Rosita Daly ou Isabel Miragaya, le Pool dactylographique était toujours prêt à donner un coup de main. Son personnel prenait en dictée des traducteurs, des épreuves dactylographiées lourdement corrigées, ou, comme avec moi, des textes manuscrits. En effet, pour aussi longtemps que je me rappelle, certains correcteurs ont toujours agi de la sorte, se rendant disponibles pour la préparation des épreuves, l’édition de ces épreuves ou diverses tâches pratiques, alors que les rédacteurs se trouvaient déjà submergés par le travail.

Pouvez-vous imaginer ce que donnait le personnel de notre Section Impression durant ces trois semaines ? Un seul exemple vécu personnellement. L’édition espagnole du compte rendu provisoire était imprimée par Kundig dans des locaux relativement modestes près de la vieille ville. Les typographes, certains suisses, d’autres irlandais, un turc bizarre, quelques allemands,  ne savaient pas pour la plupart, un mot d’espagnol. Il était assez pénible de composer une ligne entière, mot par mot, d’un manuscrit en bon espagnol, mais il s’y ajoutait des corrections manuscrites, orthographique, des écritures illisibles, venant de mains différentes, entre les lignes, dans les marges ou sur des bouts de papier attachés à la copie était bien difficile. Nos correcteurs occupés avec leurs propres tâches, devaient répondre à toutes les questions des typographes et les aider à démêler ce que le personnel  du BIT travaillant dans l’urgence, avait voulu dire. La même situation arrivait à la   Tribune de Genève où étaient imprimées les versions anglaises et françaises des Rapport provisoires.

Il s’agissait de la période de travail la plus lourde chaque année. Nous, les rédacteurs, réviseurs et traducteurs et le petit secrétariat composé de Lucile Harrison, Juliette Palacios et Claire Chan, partagions avec le personnel de la Section impression, sans aucun doute le plus lourd du travail chaque mois de juin, en y consacrant peut-être le plus d’heures, parce que les correcteurs et les censitaires (copistes) travaillaient en deux longs quarts. Ce fut une dure école, mais une expérience enrichissante qui m’a laissé de nombreux souvenirs inoubliables.

Roberto P. Payró, ancien chef

Service d’édition et de traduction, décédé en 2017

 * Par la suite, je devins chef du Service, jusqu’à ma retraite en 1984


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