Accès au parking pour les visiteurs

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Chers(ères) collègues,

Nous vous informons qu’à compter du 11 novembre 2019, l’accès au parking P1 sera complètement fermé pour travaux jusqu’à la fin février 2020. En conséquence, aucun stationnement (véhicules, motos et cycles) ne sera possible et les portes d’accès au P1 nord et sud seront fermées.

Durant la période des travaux, les mesures suivantes seront appliquées :
• Le parking P2 sera utilisé en remplacement du parking P1 et accueillera les visiteurs.
• Des emplacements pour les cycles et les motos seront également mis à disposition au P2.
• Les places attribuées au P1 de façon nominative seront transférées au P2 et des panneaux seront mis en place afin de les identifier (l’ouverture de la barrière du P2 se fait sur lecture du badge personnel à la borne d’accès).
• L’accès au bâtiment pour les piétons se fera depuis le parking P2 et P3. En dehors des heures d’ouverture du Bureau, l’accès se fera par le SAS du parking P2.
• Le lieu de dépose/prise en charge des taxis se situera dans la zone d’attente « banane » située à droite, avant l’entrée du quai de livraison.
En conséquence, le personnel est prié de se garer aux parkings P3 et P4. Il sera possible d’utiliser le parking P5 pour les véhicules hors gabarit ou ayant un poste de conduite à droite.

Pour votre sécurité, nous vous prions de suivre la signalétique et les instructions des gardes de sécurité.

Il est donc rappelé que tous les véhicules, incluant les motos, scooters et cycles doivent être enlevés du P1 le vendredi 8 novembre 2019 au plus tard.

Veuillez nous excuser pour les désagréments occasionnés.

Nous vous remercions de votre compréhension et comptons sur votre collaboration.

INTSERV/SECURITY


Visite de l’Union territoriale des retraités de la CFDT de l’Ain au BIT à Genève (le 13 juin 2019)

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Secrétaire exécutif de la Section des Anciens du BIT mais aussi membre du Conseil de l’UTR CFDT de l’Ain, j’avais proposé que le voyage annuel de l’UTR intègre une visite du BIT à l’occasion du Centenaire de l’OIT en 2019. Cela a été réalisé. Les 50 retraités et militants venant du département de l’Ain, essentiellement de la région de Bourg en Bresse ont été accueillis ce jeudi 13 juin 2019 par M. Remo Becci, responsable des Archives et de la documentation historique du BIT. Après une présentation sommaire de l’OIT créée lors du Traité de Versailles en 1919 suite à la Guerre et seule Organisation internationale tripartite, M. Becci a rappelé les grands moments du BIT puis il a exposé avec passion les missions et les activités du BIT. Depuis 100 ans le BIT est actif à travers le monde dans des secteurs variés et de nombreuses conventions ont pu être adoptées non sans difficultés autant lors de leur conception que de leur mise en œuvre. Il a particulièrement cité les conventions liées aux conditions de travail, à l’égalité entre hommes et femmes, à l’abolition du travail forcé et du travail des enfants.

Trois retraités du BIT, membres de la Section des anciens sont venus apporter leur témoignage avec un engagement toujours fort dans le monde du travail pour la mise en oeuvre de plus d’égalité et de justice. Il s’agit de M. Dan Cunniah, Ancien directeur du Bureau des Activités pour les Travailleurs, et d’Abdoulaye Diallo, ancien fonctionnaire de cette même unité; ce dernier étant toujours actif au sein du Groupe des travailleurs d’Afrique. Mme Carmen Sottas, ancienne fonctionnaire du Département des Normes, a exprimé son engagement dans la mise en place de normes dans le monde du travail et le domaine de l’abolition du travail forcé notamment. Puis, la Présidente du Comité du Syndicat du personnel de l’OIT, Mme Catherine Comte-Tiberghien, a évoqué les difficultés et contraintes du personnel travaillant au BIT, notamment quant aux relations travail-famille et lors de l’affectation dans d’autres continents.

La visite s’est tenue au moment de la Conférence internationale du Travail du Centenaire et les visiteurs ont pu croiser des délégués venant de tous les continents. Cette Conférence a adopté une nouvelle Déclaration du centenaire de l’OIT pour l’avenir du travail, sur les principes de base régissant les missions et les activités de l’OIT, ainsi qu’une Convention plus spécifique concernant l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail qui devra à présent être intégrée dans les législations nationales pour pouvoir devenir effective.

Après une courte halte à la Place des Nations et une photo devant la Chaise symbolisant les victimes des mines, les visiteurs ont pris l’air du lac Léman avant de s’arrêter à Ferney-Voltaire et y visiter le château de Voltaire où le philosophe et écrivain a demeuré de 1759 à 1778. De l’avis d’un des retraités participant au voyage le groupe a passé une journée « exceptionnelle ».

François Kientzler


L’exposition du Centenaire du Cercle Arts et décoration du BIT (27 mai – 21 juin 2019 : R3 Sud)

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L’année du Centenaire de l’OIT- 2019, avec ses nombreuses manifestations, aura malgré tout laisser de l’espace au Cercle Arts et décoration du BIT pour permettre à ses membres-artistes de s’exprimer. L’exposition ne s’est pas tenue comme chaque année dans la salle des Colonnades mais dans un espace proche des salles de conférences au R3 Sud. Le vernissage s’est tenu à l’occasion de l’Evénement Centenaire de l’OIT organisé par la Section des anciens du BIT le 28 mai 2019 dans la Salle du Conseil et qui a été suivi par une réception aux Gobelins. Plus de 400 retraités ont assisté à cet événement et ont pu apprécier les œuvres exposées.

Toutes les œuvres exposées portaient sur le thème du Centenaire de l’OIT. Si certaines étaient des représentations plus symboliques de la présence et de l’action de l’OIT à travers le monde, d’autres exprimaient des situations bien réelles du monde du travail et de ses contraintes: 100 pierres posées = 100 ans de l’OIT; droits humains – justice et égalité; l’univers soutenu par le travail de l’homme; les femmes au travail des champs, au marché, le travail et les métiers traditionnels; la pénibilité du travail; etc.

L’exposition s’est étalée sur 4 semaines du 27 mai au 21 juin 2019. Initialement prévue sur 2 semaines elle a pu se prolonger durant la Conférence internationale du Travail et être vue par les délégués venant de tous les horizons. Tous les artistes qui ont contribué à ainsi à ce moment fort du Centenaire de l’OIT sont remerciés; les œuvres proposées pourront être intégrées dans une prochaine exposition du Cercle.


Coupe du Centenaire de l’OIT

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A l’initiative de l’Association des anciens fonctionnaires internationaux pour le développement (Greycells) et en coopération avec la fondation Help Us to Help, et leur président respectif Alejandro Bonilla et Fabio Ramirez, une compétition de golf a été organisée le 15 septembre 2019 au Golf d’Evian pour célébrer le Centenaire de l’OIT au profit des mineurs dans l’économie informelle en Colombie. Cette compétition aura rassemblé 25 participants, actifs et retraités du BIT mais aussi des membres de l’Evian Resort Golf Club, du Club International de Golf de Genève et du Rotary Club Genève International entre autres.

Cette manifestation sportive et festive s’ajoute à deux autres dont le Sommet pour la justice sociale, course d’ascension du Mont-Blanc et les 100 km de vélo de l’OIT à New York avec comme thème: une transition juste pour une économie plus verte. La «Coupe du Centenaire de l’OIT» nous a rappelé l’importance de se fixer des objectifs à long et court termes et de les réaliser le plus efficacement possible conformément aux normes établies. Chacun des 17 premiers trous représentait les 17 objectifs de développement durable. Le 18e représentait un objectif personnel que chacun d’entre nous devrait également définir et atteindre au niveau personnel ou familial.

Le BIT et la Section des Anciens du BIT ont apporté leur soutien à cette initiative qui aura été un autre canal pour parler et informer sur le Centenaire de l’OIT. Le trajet de la compétition aura été celui de 18 trous, une performance sportive qui aura duré environ cinq heures : une participante a indiqué avoir marché 15km et ceci avec de forts dénivelés.

Sous les drapeaux de l’OIT et du Centenaire, Alejandro Bonilla a remis à chaque participant un diplôme de l’événement, une médaille et un pin’s, tous marqués du logo du Centenaire. Fabio Ramirez a évoqué les actions auprès des femmes mineurs d’émeraude en Colombie, bénéficiaires de cet événement. Pour conclure la cérémonie François Kientzler, Secrétaire exécutif de la Section des Anciens, après quelques mots évoquant le Centenaire de l’OIT, a remis les trophées aux gagnants – classements masculin et féminin. Puis dans une ambiance très détendue, un verre de l’amitié a été servi dans le parc du golf; les participants ont pu apprécier lors de cette journée ensoleillée un cadre magnifique de verdure avec une vue superbe sur le lac Léman. Ils ont souhaité qu’une telle initiative puisse se renouveler en se donnant rendez-vous l’an prochain.



Assemblée générale du Syndicat du personnel de l’OIT Seconde session, 17 octobre 2019

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L’ordre du jour de l’AG comprenait notamment la Rapport annuel du Comité du syndicat pour l’année 2019. La présente note ne fait pas le compte rendu de cette assemblée mais souhaite mentionner quelques points pouvant intéresser plus particulièrement nos collègues retraités.

Catherine Comte, Présidente du Syndicat a évoqué en début de réunion trois points d’actualité.

La réforme des Nations Unies: le Conseil d’administration du BIT a réaffirmé le principe du tripartisme; toutefois ce principe ne doit pas être oublié sur le terrain dans les structures qui se mettent dans le cadre de la réforme qui privilégient les regroupements et les correspondants régionaux de coordination.

Le dialogue social interne: les plans d’action du BIT devraient faire l’objet d’information, de consultation ou de négociation avec les représentants du personnel. Des broadcasts ont été diffusés cet été par la Direction sur les conditions de travail sans que le Comité de négociation paritaire ait été saisi. Des plaintes ont été déposées car manque de consultation.

La décision du Tribunal administratif de l’OIT: la CFPI ne reconnaît pas la décision du Tribunal concernant le recours de centaines de salariés contre la baisse de l’ajustement de poste à Genève pour les fonctionnaires des catégories P et D. Il existe 2 Tribunaux dans le Système commun, le deuxième ne s’est pas encore prononcé. Des menaces existent sur l’existence même du Tribunal de l’OIT et sur les procédures internes de recours.

L’accès par les retraités aux bureaux du BIT dans les régions. Les délégués régionaux du Comité du syndicat sont intervenus durant l’AG pour exposer leurs préoccupations. Parmi celles-ci ont été mentionnées les questions de remboursement des dépenses maladie qui à présent peuvent être initiées sur internet. Cela est un progrès pour les fonctionnaires des Régions mais la question reste posée pour les retraités. A ce propos François Kientzler, Secrétaire exécutif de la Section des Anciens du BIT, est intervenu pour évoquer les difficultés d’accès des retraités dans les bureaux du BIT sur le Terrain et la nécessité de la faciliter. Les retraités devront continuer à pouvoir se faire aider dans leur démarche pour déposer les demandes de remboursement à la Caisse maladie, et, dans un futur proche, certains voudront les déposer en ligne. Plusieurs délégués régionaux ont fait état des pratiques en cours envers les retraités et dans certains cas des problèmes d’accès aux bureaux. Dans le cadre de la réforme des Nations Unies, notamment sur le Terrain en cas de regroupement de services et d’activités, ces questions d’accès aux bureaux devront être prises en compte.

Pour conclure son intervention le Secrétaire exécutif de la Section des Anciens a mentionné la participation et l’engagement des retraités dans les Evénements liés au Centenaire de l’OIT durant l’année 2019. La Section des Anciens sera de même disponible pour contribuer aux manifestations qui seront liées au Centenaire du Syndicat de l’OIT en 2020. Enfin, il a souhaité que les futurs retraités, notamment ceux membres du Syndicat, rejoignent sans hésitation la Section des Anciens qui a besoin de forces vives et de renouvellement.

20 octobre 2019
François Kientzler


Edito du « Message no. 66 »

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Chers/Chères collègues retraité(e)s,

Vous avez été très nombreux à participer aux événements du Centenaire de l’OIT organisés en 2019 par la Direction du BIT et celui de la Section des Anciens. L’après-midi du 28 mai auquel nous vous avions conviés a été un grand succès de par son contenu et la participation. De même, le déjeuner du 11 juillet à l’invitation de Guy Ryder, Directeur général a permis à de nombreux retraités et à leurs conjoints de se retrouver. Vous trouverez à l’intérieur de ce numéro 66 de Message différents articles relatant ces événements. En complément, pour ceux qui n’ont pas pu y assister et aussi pour ceux qui séjournent loin de Genève les vidéos historiques évoquées le 28 mai sont disponibles sur notre site web sous Centenaire (http://www.anciens-bit-ilo.org/fr/centenaire-de-loit-1919-2019/). Le site regroupe aussi l’essentiel de vos contributions-témoignages au Centenaire de l’OIT.

Ivan Elsmark, éditeur de Message depuis plus de deux décennies, qui a consacré durant ces années beaucoup de temps et d’énergie au service de la Section des Anciens et de vous tous retraités, quittera le Bureau de la Section à la fin de l’année. Il est de même de Marianne Stämpfli, secrétaire du Bureau et assistante de M. Elsmark qui cessera de même son engagement auprès de la Section après 19 ans de services fidèles et réguliers. Depuis 10 ans j’ai eu l’occasion de travailler avec eux, notamment les mardis matins, et cela s’est toujours fait dans une bonne ambiance malgré la diversité et parfois la complexité des tâches qui nous attendaient. Je les remercie au nom de vous tous car solidairement avec les membres du Bureau de la Section nous avons pu aboutir à une reconnaissance renforcée de la Section auprès du BIT.

Aussi, en cette année de Centenaire qui s’achève j’aurais un souhait à exprimer: n’hésitez pas à adhérer à la Section, même si vous êtes retraités depuis de longues années, notre action en dépend. Le Bureau de la Section des Anciens s’est félicité du succès lié à son engagement dans les événements du Centenaire. L’invitation du 28 mai avait été adressée à l’ensemble des retraités du BIT, même à ceux qui ne sont pas membres de la Section. Il en est de même de Message qui est diffusé très largement et notre site web est aussi ouvert à tous. Nous ne faisons pas de discrimination mais nous souhaiterions obtenir le soutien financier d’un plus grand nombre d’entre vous, je veux parler de ceux qui ne sont pas encore membres de la Section. Plusieurs d’entre vous ont adhéré et payé leur cotisation le 28 mai pour nous soutenir. Si jusqu’à un passé récent nous avons pu subvenir à nos besoins par les cotisations recouvrées mais aussi par les intérêts bancaires, ceci n’est plus le cas depuis 3 ans et nous devons à présent puiser dans nos réserves. N’hésitez pas à adhérer à la Section, même si vous êtes retraités depuis de longues années: voir le formulaire d’adhésion à l’intérieur de ce numéro. Vous pouvez aussi nous envoyer un mail à l’adresse de la Section et solliciter un rendez-vous (anciens@ilo.org), ou nous téléphoner (les mardis matins entre 10h et 12h au 00 41 22 799 64 23, ou encore venir directement nous rendre visite à ces mêmes heures (Bureau 6-006). Nous sommes disponibles pour vous accueillir et vous informer sur nos activités.

En effet, de nouveaux défis attendent le Bureau de la Section des Anciens qui va être élus en cette fin d’année 2019, notamment la poursuite de la publication de Message en version éditée, le développement de notre site web ainsi que l’organisation du travail de secrétariat. Le Bureau de la Section est déterminé à poursuivre son engagement pour répondre à vos attentes, vous représenter auprès de l’administration et à défendre vos intérêts pour toutes les questions de protection sociale et de pension. Merci de nous soutenir.

François Kientzler
Secrétaire exécutif de la Section des Anciens


Victoire juridique du Syndicat contre l’abaissement de l’ajustement de poste à Genève mais…

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Deux cent trente et un fonctionnaires avaient porté plainte auprès du Tribunal administratif du BIT suite à la décision de la CFPI (Commission de la Fonction publique internationale) de réduire l’ajustement de poste à Genève pour les fonctionnaires de la catégorie professionnelle. Le Conseil d’Administration du BIT a endossé l’application de cette décision prise par la CFPI, à la demande du DG de l’OIT. Avec l’appui du Comité du Syndicat du personnel de l’OIT, de Chloé Charbonneau-Jobin, sa Conseillère juridique, des arguments juridiques avaient été avancés pour contester la décision. Par Jugement No 4134 du 3 juillet 2019 (128è Session) le Tribunal a donné raison aux plaignants.

Jeudi 19 septembre 2019 le Syndicat a rendu compte à ses adhérents de l’ensemble de la démarche effectuée. La Conseillère juridique et Martine Humblet, juriste, membre du Syndicat de longue date, ont évoqué les conclusions du Tribunal. Quinze arguments avaient été avancés pour contester la décision de la CFPI. Seulement deux ont finalement été nécessaires au Tribunal pour faire pencher la balance en faveur des plaignants. D’une part, la CFPI n’avait pas le pouvoir de décider d’une variation de l’ajustement de poste, ses Statuts ne lui permettant de faire que des recommandations. Seule l’Assemblée générale de l’ONU a cette compétence. D’autre part la CFPI a modifié la règle des écarts d’une façon aléatoire en la limitant à 0% puis à 3% alors qu’elle était fixée à 5%; ceci a été considéré comme une manipulation par la Tribunal, alors qu’aucun élément technique et mathématique ne le justifiait.

En conséquence le Directeur général a notifié au personnel par Broadcast du 3 juillet 2019 l’application de la décision du Tribunal à l’ensemble du personnel P et D de l’Organisation à Genève.

Prenant la parole après cette présentation Catherine Comte-Tiberghien, Présidente du Syndicat, a évoqué les écueils qui allaient se présenter. Si des fonctionnaires de l’UIT, de l’OMS, de l’OIM et de l’OMPI ont aussi obtenu le même résultat, les fonctionnaires des autres Organisations, ayant été en justice auprès  de  l’autre Tribunal (TANU) ne  savent pas encore la teneur de sa décision et sont toujours soumis à l’ancienne échelle de salaires. On se retrouve donc à Genève avec des fonctionnaires ayant des ajustements de poste différents ce qui contraire aux principes d’égalité de traitement. Le syndicat de l’OIT a demandé la réforme de la CFPI et des méthodes de calcul du coût de la vie. Ceci n’est pas gagné. Autres conséquences pour les fonctionnaires professionnels: leur cotisation à la Caisse maladie a été recalculée en prenant en compte les salaires modifiés. De même le plafond applicable pour pouvoir bénéficier des prestations complémentaires est lui aussi modifié à la hausse.

La Présidente du Syndicat se veut très prudente quant à l’avenir compte tenu de la situation créée à Genève évoquant la réforme de l’ONU qui est en cours et la décision que pourrait prendre l’Assemblée générale de l’ONU quant à la CPFI et à la place des Organisations spécialisées au sein de l’ONU.  Malgré toute la prudence demandée la Présidente du syndicat a invité les participants à se retrouver autour d’un verre dans l’Espace Gobelins pour fêter cette victoire qui n’aura été possible que grâce à la mobilisation forte des personnels du BIT durant les 2 années passées.


Rapport d’activités 2019

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La Section des Anciens du BIT est ouverte à tous les fonctionnaires retraités du BIT qu’ils aient travaillé au Siège à Genève ou dans un des bureaux extérieurs, et aussi qu’ils aient été fonctionnaires de la catégorie G, P ou D. Elle est dirigée par un Bureau composé de 10 membres, son organe exécutif qui se réunit en général tous les 15 jours (sauf en été). La Section dispose d’un bureau attenant aux bureaux du Syndicat (présentement bureau 6-06) au 6è étage. Elle communique avec ses adhérents par e-mail, courriers, son bulletin biannuel Message et par son site web (http://www.anciens-bit-ilo.org).

L’année 2019 aura été marquée par les Célébrations du Centenaire de l’OIT auxquelles les retraités auront été associés de par la volonté de M. Guy Ryder, Directeur général. Les contacts et réunions avec les représentants de l’administration notamment Protocole, DCOMM, ARCHIVES, REPRO, DISTRIBUTION et INSERV auront permis de renforcer les liens entre la Section des anciens et le personnel actif du BIT. Des réunions de travail fructueuses ont permis d’aboutir à des résultats très positifs dans l’association des retraités aux Célébrations du Centenaire. Un appel à témoignage lancé par le Bureau de la Section a permis de recueillir non loin d’une centaine de contributions publiées sur le site web de la Section ainsi que dans Message, plus particulièrement dans le Nos 62, 63 et 64. D’autres le seront dans les numéros à paraître.

Après avoir participé au lancement du Centenaire en janvier 2019, les retraités ont pu assister durant cette année à différentes conférences à thème organisées par les départements du BIT. Deux événements majeurs auront été célébrés par les retraités eux-mêmes. Le 28 mai 2019 à l’initiative et à l’invitation de la Section plus de 400 retraités se sont retrouvés dans la salle du Conseil pour évoquer grâce à des vidéos et des témoignages des moments clés de l’histoire où le BIT était présent et actif. Nous citerons particulièrement la défense du Syndicat Solidarité en Pologne et la fin de l’Apartheid en Afrique du Sud. Le Directeur général a honoré de sa présence cet événement en ouvrant la séance et en y participant en sa totalité. Les participants se sont ensuite déplacés dans l’Espace Gobelins pour un cocktail offert par la Section des anciens. Puis le 11 juillet 2019, à l’invitation du Directeur général environ 300 retraités et proches se sont retrouvés pour un déjeuner du Centenaire; le moment clé de ce déjeuner a été le partage du gâteau d’anniversaire.

Ces deux événements auront été fortement appréciés par les participants. Vous trouverez des informations complémentaires, notamment des vidéos et photos sur ces événements sur notre site web, mentionné plus haut sous la rubrique Centenaire. La mise en place d’une exposition par le Cercle Arts et décoration du BIT sur le thème du Centenaire de l’OIT ainsi qu’une exposition de timbres évoquant les cent années d’action de l’OIT ont accompagné ces événements. La Section des anciens sera présente dans l’organisation de la célébration du centenaire du Syndicat du personnel de l’OIT en 2020.

Le bureau de la Section des Anciens est attenant à ceux du Syndicat. Cette proximité physique avec le Syndicat facilite les contacts permanents et la coopération régulière avec le Secrétariat, la Présidente et la Secrétaire générale. Les échanges portent notamment sur les dossiers d’un intérêt commun tels que la Caisse maladie et la Caisse des pensions. Nous avons apporté notre soutien à l’action du Syndicat contre la baisse des salaires des professionnels à Genève et nous nous sommes réjouis de la grande mobilisation du personnel qui a eu lieu au cours du printemps 2018. Nous avons appris au début de cet été que l’action menée auprès du Tribunal administratif du BIT, initiée, encouragée et soutenue par le Syndicat a été couronnée de succès.

Une des préoccupations constantes de la Section des Anciens est le fonctionnement et le maintien de notre Caisse d’assurance maladie (CAPS). Nous sommes intervenus à maintes reprises sur des cas personnels auprès de la CAPS; nous nous réjouissons que les Statuts et Règlement administratif de la Caisse aient été imprimés et diffusés aux retraités qui pour une part importante n’utilisent pas internet. La dernière publication remonte à plus de dix ans; cette nouvelle publication était indispensable vu les modifications intervenues les dernières années dans les Statuts et le Règlement administratif. Ces modifications concernent notamment la prise en compte d’actes de prévention et de certaines médecines alternatives.

Des représentants du Bureau de la Section des Anciens participent au Conseil de l’AAFI-AFICS de Genève. Différentes associations de retraités d’Organisations internationales sont membres de ce Conseil. Des informations sur les questions de pension et de protection de santé y sont discutées, en particulier le fonctionnement de la Caisse des pensions et le devenir des Caisses de maladie régulièrement soumis aux instances des Nations Unies dans le cadre de ce qui est dénommé ASHI (After Service Health Insurance), protection santé et maladie des retraités. D’après les dernières informations dont nous disposons une réorganisation serait en cours aux bureaux de la Caisse des pensions à Genève et leur déménagement serait prévu en fin d’année dans les locaux de l’OMM, proche de la rue de Lausanne.

Le Bureau des Anciens a poursuivi son action de rapprochement et de communication avec les retraités. Le site web de la Section (http://www.anciens-bit-ilo.org) est régulièrement actualisé et nous mettons à disposition des informations qui les concernent directement, mais aussi sur les actualités du BIT telles les actions et la grève menées par le Syndicat mentionnées plus haut. Nous investissons beaucoup de temps pour que le site reste vivant et actualisé. Mais nous négligeons pas pour autant la publication toujours attendue par de nombreux retraités, à savoir celle de Message, qui elle aussi demande du travail et des efforts. Merci à ceux et celles qui y contribuent; nous faisons en permanence appel à des bénévoles pour aider dans les traductions et la relecture ou pour proposer des articles.

Le Bureau des Anciens intervient au Séminaire annuel de préparation à la retraite et nous en profitons pour avoir à cette occasion des contacts personnalisés. Nous accueillons individuellement chaque participant en échangeant quelques mots avec lui. Ce contact est très important pour inciter le futur retraité à rejoindre la Section des Anciens. En effet, bien que des facilités soient offertes à la Section par le BIT nous avons besoin de ressources financières si nous voulons continuer à rester actifs et présents auprès des retraités. Beaucoup de jeunes retraités hésitent à nous rejoindre se disant que la publication Message et le site de la Section sont mis gratuitement à leur disposition. Maintenir nos activités nécessitent un financement, nous avons besoin d’une secrétaire et d’un web master pour continuer à fonctionner, sachant que les membres du Bureau travaillent eux tous bénévolement pour votre service. Nous invitons donc tous les futurs retraités à devenir membres de la Section des Anciens. Comme chaque année des représentants du Bureau de la Section seront présents et participeront au Séminaire de préparation à la retraite qui se tiendra en novembre 2019.

La Section des Anciens soutient le Cercle Arts et décoration du BIT, membre de l’Association Sports et Loisirs. Une exposition annuelle est organisée au BIT. Enfin, les réceptions annuelles des retraités en mai et décembre à Genève, à l’invitation du Directeur général, sont une occasion privilégiée de se rencontrer entre anciens du BIT. La participation du Directeur général à ces réceptions est toujours très appréciée.

François Kientzler
Secrétaire exécutif


L’OIT, liberté et démocratie / Francis Blanchard, Directeur général de 1974 à 1989

En premier lieu quelques souvenirs personnels :

C’est sans doute à trois ans que j’ai pour la première fois entendu parler à la table familiale d’un personnage de légende du nom d’Albert Thomas et de l’Organisation internationale du Travail. Presque chaque dimanche, mon père invitait à déjeuner des camarades anciens combattants et parmi eux, Jean Toulout, Président de la Fédération des artistes comédiens et ami intime d’Albert Thomas. Mon père, sergent-chef dans une unité d’artillerie avait été grièvement blessé dans les combats de la Première Guerre mondiale. Soigné dans un hôpital militaire, mon père, après sa convalescence et grâce à Jean Toulout, avait été affecté au Cabinet d’Albert Thomas dans une fonction obscure.

Autour de la table familiale, la conversation portait sur la victoire acquise de haute lutte sur l’Allemagne impériale et sur Albert Thomas auquel avait été confiée en 1917 la charge écrasante du Ministère de l’Armement dont dépendait l’issue incertaine d’un conflit qui se poursuivait depuis le 2 août 1914. Les convives se querellaient amicalement sur le point de savoir qui du Président du Conseil des ministres ou d’Albert Thomas était le véritable artisan de la victoire. Mon père tenait Albert Thomas pour un démiurge, c’est-à-dire un être doté d’une extraordinaire puissance créatrice. Tous s’accordaient sur son génie. Les avis divergeaient sur son physique. Les uns le voyaient petit de taille et trapu, les autres quelque peu bedonnant et toujours vêtu de noir, mais ils tombaient tous d’accord sur sa barbe en bataille et de couleur sombre, à la différence de Juan Somavia à la barbe bien taillée et blanche comme neige. Cela dit, je laisse aux dames qui  nous font la grâce et le plaisir de partager ce repas d’en juger. Le déjeuner se terminait inévitablement par des chants patriotiques et des chansons à boire.

Albert Thomas était fils de boulanger à Champigny dans la banlieue de Paris. Mon grand-père était boulanger en Bourgogne à Tournus, oppidum romain, niché le long de la Saône. Vous comprendrez à l’évocation d’un très lointain passé que je me réclame d’Albert Thomas. Mais il y a plus. Abordant l’université, j’ai eu pour professeur en droit du travail Pierre Waline à l’Ecole des sciences politiques. Pierre Waline nous entretenait des premiers pas du BIT sous la direction engagée d’Albert Thomas. J’ai servi, en tant que jeune fonctionnaire, auprès d’Adrien Tixier, ancien sous-directeur du BIT d’Albert Thomas et Ministre de l’intérieur du Général de Gaulle et à ses côtés Alexandre Parodi, Ministre du travail dans le premier gouvernement après la Libération.

Mes parents, mon frère cadet et moi habitions un appartement dans une rue étroite, la rue Clément, en face du superbe marché médiéval, le Marché Saint-Germain-des-Prés. Au pied de l’immeuble, la mairie du 6ème arrondissement de Paris, avait en hâte installé une soupe populaire dans laquelle plusieurs centaines d’hommes et quelques femmes se pressaient sur le trottoir d’en face. Ils attendaient de longues heures sous l’œil  à la fois résigné et soupçonneux de gardiens de la paix, dans l’espoir d’obtenir un bol de soupe chaude et un morceau de pain et,  pour les plus habiles ou les plus patients qui reprenaient la file d’attente, deux bols. Le spectacle de ces hommes et de ces femmes démunis de tout m’a beaucoup marqué, d’autant plus que mon père qui spéculait avait tout perdu et que ma mère se vit contrainte à reprendre le travail.

Mais, trêve de souvenirs.

Soixante ans plus tard – j’avais près de 73 ans – prenant congé du Conseil d’administration du BIT et de la Conférence internationale du Travail, à l’occasion de séances hors programme, dont je garde un très vif souvenir, j’avais fait part en ces deux occasions de ma conviction que, si l’OIT pouvait être fière de son passé qui lui avait valu l’octroi du prix Nobel en 1969, elle ne prendrait sa pleine mesure que dans l’avenir. Je ne croyais pas si bien dire.

En effet, je tiens la date du 8 novembre 1989 cette fracture brutale de l’Histoire pour comparable, dans ses effets, proches et lointains,  à celle de mai 1453, la conquête de Constantinople par le Sultan Mehemet II, entraînant dans sa chute l’Empire d’Orient.

Dans la nuit du 8 novembre 1989, le mur de Berlin s’effondre et avec lui l’Empire soviétique. L’OIT atteint sa dimension à la fois géographique et idéologique universelle.

Certes, grâce au processus de décolonisation au lendemain du deuxième conflit mondial, elle avait atteint son universalité géographique mais aussi, si j’ose dire,  sa dimension idéologique reposant sur l’économie de marché à ne pas confondre avec le capitalisme sauvage et à tout va entraînant la crise financière abyssale, la crise économique et la récession dans lesquelles le monde se débat.


Francis Blanchard

Les quinze dernières années de la guerre froide, où j’eus le privilège de tenir la barre sur une mer passablement démontée, furent marquées par de violentes querelles entre l’est qui s’efforçait de rallier le Tiers monde à son modèle et les démocraties occidentales.

Ce n’est pas faire injure à l’Organisation que d’observer que ses réactions sont lentes. C’est le mérite de Michel Hansenne d’avoir sollicité le chapitre XIII du Traité de Versailles qui contient la Constitution de l’OIT et, en particulier son préambule, pour amener la Conférence internationale du Travail en 1998 à  adopter avec l’appui de son Président, Jean-Jacques Oechslin, à la veille de sa retraite du groupe patronal, la Déclaration sur les droits fondamentaux de l’homme au travail à savoir la convention se rapportant à la liberté d’association, au droit à la négociation collective, à la lutte contre la discrimination sous toutes ses formes, à la lutte contre l’esclavage et à la lutte contre le travail  des enfants. Ce socle de conventions n’est pas « négociable ».

Dix ans plus tard, Juan Somavia prenait le témoin en plein débat sur le thème de la mondialisation. Il proposait au Conseil d’administration de confier à une Commission de haut niveau, co-présidée par deux Premiers ministres, le soin de formuler des propositions sur le thème de la dimension sociale de la mondialisation sur la base d’un rapport de très bonne facture préparé par le Bureau. Au lendemain de son investiture, Juan Somavia lançait une campagne sous le sigle du  « travail décent ». Pour ce qui est du sigle, il a la vertu d’être bref et d’inviter à l’adhésion.

A la veille de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2005 s’est tenu un Sommet social au niveau des chefs d’Etat et de gouvernements qui a adopté et le concept et l’expression. Cette expression renvoie au thème de la Conférence mondiale de l’Emploi de 1976 concernant les besoins essentiels en  matière d’emploi, de revenu, d’éducation, de santé, de logement et de culture.

La Conférence mondiale de l’Emploi est venue 30 ans trop tôt. Elle n’était pas dans l’air du temps marqué depuis 1945 par les trente années glorieuses de l’après-guerre, entretenant l’illusion d’une croissance durable installée dans le siècle. Aujourd’hui la même Conférence serait d’actualité pour répondre à la montée inexorable du chômage due à la crise. Il faudrait qu’elle soit préparée par un secrétariat inter-organisations.

Ce sont, à n’en pas douter, des problèmes liés à la crise et à la récession dont, selon la rumeur,  la Chancelière de la République fédérale d’Allemagne, Angela Merkel, se serait récemment entretenue avec les chefs exécutifs du FMI, de la Banque mondiale, de l’OMC, de l’OCDE et du BIT, qu’elle avait invités à se rendre à Berlin. Selon les sources bien informées, elle aurait encouragé les intéressés à se concerter sur les politiques à mener au plan international pour faire en sorte que la justice sociale soit compatible avec la croissance et le progrès économique, comme l’affirment de nombreux textes solennels dans l’expression mais contredits dans les faits.

J’espère que les mêmes personnalités seront invitées lors de la  Réunion du G20 de  Londres en avril.

Si la justice sociale a indéniablement un coût et j’ajoute la défense agressive de l’environnement désormais indissociable  pour l’opinion publique ; ces deux objectifs du développement durable génèrent des emplois, donc des rentrées fiscales confortant la protection sociale.

A la suite des travaux de la Commission de haut niveau sur la dimension sociale de la mondialisation et en écho à la résolution adoptée en 2005 par le Sommet social des chefs d’Etats et de gouvernement, le Bureau, avec l’accord du Conseil d’administration, a engagé un processus de consultations systématiques avec les partenaires sociaux et les gouvernements. A l’issue de ces consultations, le Directeur général a soumis à la Conférence de 2008, lors de sa dernière session,  un rapport sur la réalisation de l’Agenda  du travail décent, des stratégies à suivre.

Au terme d’un débat d’une grande intensité, la Conférence internationale du Travail a convenu de lui donner le titre de « Déclaration sur la justice sociale pour une mondialisation équitable ». Cette Déclaration a été adoptée le 10 juin 2008. Elle est à la fois un texte refondateur et mobilisateur susceptible d’atteindre tous les décideurs en matière économique et sociale. Elle repose sur quatre objectifs inséparables, interdépendants et se renforçant mutuellement : l’emploi, la protection sociale, le dialogue social et les droits fondamentaux de l’homme au travail.

La Déclaration constitue une feuille de route. Elle est un défi pour l’OIT et pour le Bureau et pour le futur.

Je ne doute pas qu’elle restera fidèle à son choix initial de la liberté et de la démocratie qui « demeure la moins mauvaise des solutions quand on a éliminé toutes les autres » suivant la célèbre formule que l’on prête à Winston Churchill.


Emil Schönbaum (1882–1967), l’homme qui guidait la transition de l’OIT de l’assurance vers la sécurité sociale / Vladimir Rys

Nous avons déjà rencontré Emil Schönbaum[1] dans le récit des activités du Bureau international du Travail pendant la deuxième guerre mondiale à Montréal et du destin de son ami et compatriote Osvald Stein[2], le sous-directeur de ce Bureau tragiquement disparu en décembre 1943.

En effet, ce dernier a joué un rôle déterminant dans la vie du grand actuaire, qui est devenu l’un de ses meilleurs collaborateurs.

Débuts de la carrière après la première guerre mondiale

Emil Schönbaum est né en 1882 à Benesov en Bohême (faisant alors partie de l’ancien empire de l’Autriche-Hongrie) Emil Schönbaum étudia les sciences mathématiques à la Faculté de philosophie de l’Université de Prague. Ayant fait de la mathématique des assurances son domaine de spécialisation, il passa également quelques semestres à l’Université de Göttingen.

Après la première guerre mondiale, et peu de temps après la fondation de la Tchécoslovaquie, il reçut son agrégation à l’Université de Prague pour enseigner la mathématique actuarielle et la statistique et, en 1923, fut nommé professeur de mathématique actuarielle.

Selon sa biographie officielle de l’époque, c’est sur demande du premier Président tchécoslovaque M. T. G. Masaryk qu’il tourna son attention vers le domaine des assurances sociales, pour devenir l’un des fondateurs du régime des assurances sociales du pays.

Dès 1921, il assuma un rôle prépondérant au sein du Comité d’experts créé par le Ministère des affaires sociales pour mener à bien ce projet; c’est sur proposition de ce Comité que la première Loi sur l’assurance sociale des employés en cas de maladie, invalidité et vieillesse fut adoptée en 1924[3]. Il occupa ensuite le poste de Directeur de l’actuariat et de la statistique de l’Institut général des pensions et, pendant les années 1927-1929, travailla essentiellement à la réforme du système des retraites. Pendant la période de 1932 à 1934, sa tâche principale fut la réforme du régime des assurances sociales pour les mineurs[4]. Dès 1935, et jusqu’à la fin de la Tchécoslovaquie d’avant Munich, il présida l’Institut social tchécoslovaque, un organe consultatif du Ministère des affaires sociales[5] réunissant les représentants du monde académique des sciences sociales ainsi que des partenaires sociaux.

Entrée au service du BIT et persécution nazie

Sa carrière de conseiller international commence dès le début des années trente quand il est sollicité, en tant qu’expert du BIT, par le gouvernement grec afin de préparer un plan financier pour leur nouveau régime des assurances sociales. C’est à cette époque qu’il entame une collaboration étroite avec Osvald Stein, membre de la Section des assurances sociales du BIT à Genève. Cette collaboration se transforme vite en amitié qui sera bientôt mise à l’épreuve. En effet, avant même la fin de la Tchécoslovaquie et l’occupation du pays par les armées d’Hitler, en mars 1939, la situation se détériore rapidement dans la deuxième République. Les personnalités publiques, les dirigeants de la vie économique, les fonctionnaires et les enseignants d’origine juive sont priés de libérer leurs postes. Emil Schönbaum ne fait pas exception et cherche à quitter le pays.

Heureusement pour lui, il a des bons amis à l’extérieur du pays[6]. C’est grâce à Osvald Stein qu’il reçoit dès l’année suivante une invitation à accompagner, en qualité d’expert du BIT, une réforme du régime des assurances sociales en Equateur[7]. En 1941, c’est le gouvernement mexicain qui lui confie la tâche de préparer techniquement la première loi sur les assurances sociales du pays. Et en 1942 on le trouve engagé en Bolivie dans une étude en vue d’introduire un régime d’assurance pension pour les mineurs. A ce moment, Schönbaum est suffisamment connu et apprécié dans la région pour permettre à Stein de présenter sa candidature au poste de conseiller actuariel du BIT à Montréal. Cette candidature est aussitôt acceptée par le directeur ad intérim Phelan, qui signe sa nomination en août 1942. Signalons à cette occasion que selon le curriculum vitae officiel, en plus de ses connaissances techniques et de sa langue maternelle tchèque, il maîtrise l’anglais,  le français, l’espagnol et l’allemand.

Ses activités en Amérique latine et l’appel du gouvernement tchécoslovaque en exil

Dans ses nouvelles fonctions et suivant le rythme effréné du programme lancé dans le domaine des assurances sociales par Stein, il multiplie les voyages dans la région en visitant successivement le Paraguay, le Chili et le Costa Rica. En 1943, il retourne au Mexique pour prêter la main à la mise en place du nouveau système d’assurance sociale dont il est l’un des fondateurs. Dès le milieu de l’année, c’est le gouvernement tchécoslovaque en exil – dont le siège se trouve à Londres – qui décide de faire appel à ses services. Le plan Beveridge de sécurité sociale devenant le programme des Alliés  pour la période d’après-guerre, tous les gouvernements s’activent pour préparer l’avenir. Il est donc naturel de s’adresser au meilleur expert du pays pour mener à bien l’œuvre de reconstruction dans son domaine. Osvald Stein n’est pas très heureux de cette évolution, car il a d’autres projets pour son ami[8]. Mais il l’accepte avec résignation – « après tout, Schönbaum est toujours Directeur en titre de l’Institut de pensions pour le Gouvernement tchécoslovaque, alors qu’il n’est qu’un fonctionnaire temporaire au BIT »[9]. Schönbaum lui-même n’est pas très enthousiasmé à l’idée de partir pour Londres et s’applique donc à convaincre les uns et les autres qu’il pourrait très bien travailler pour le Gouvernement tout en restant fonctionnaire du BIT. Dans la mesure où c’est quand même lui qui doit avoir le dernier mot, il obtient gain de cause.

En septembre 1943, il est nommé Directeur de reconstruction de l’assurance sociale au Ministère de la reconstruction économique du Gouvernement tchécoslovaque et, en décembre, il reçoit de la part de Osvald Stein, quelques jours seulement avant la mort de ce dernier, un télégramme lui notifiant la prolongation de son contrat de conseiller actuariel du BIT jusqu’à la fin juin 1944.[10]

Son rôle à la Conférence de l’OIT à Philadelphie

La disparition de Stein laisse un grand vide dans les rangs des cadres du BIT chargés d’orienter pendant ces mois décisifs l’avenir de l’Organisation. En effet, la préparation de la conférence de Philadelphie, prévue pour début mai, bat son plein et la sécurité sociale est l’un des thèmes majeurs à l’ordre du jour. C’est donc Schönbaum qui prend la relève pour assurer la bonne orientation des débats en assumant le rôle de rapporteur de la Commission sur la sécurité sociale. Encore faut-il résoudre quelques problèmes administratifs découlant de son double statut. A la fin, on décide de suspendre son statut du fonctionnaire du BIT pendant la durée de la Conférence, afin qu’il puisse endosser le statut de délégué du Gouvernement tchécoslovaque[11].

Le parcours de Schönbaum à la Conférence de Philadelphie est sans faute. D’emblée, la valeur de son expertise est amplement reconnue dans le discours du chef de la délégation tchécoslovaque, Vice-premier Ministre du Gouvernement en exil, Jan Masaryk, qui tient à saluer le père du régime des assurances sociales de son pays. Les documents discutés sous le thème « Sécurité sociale: ses principes et les problèmes qui se posent à la suite de la guerre » laissent à peine apparaître les tensions qui auraient pu exister au cours des mois précédents entre les défenseurs du modèle assurantiel élaboré dans les conventions de l’OIT et les partisans de la formule de protection compréhensive englobant l’assistance sociale, présentée dans le plan Beveridge et fortement soutenue par Osvald Stein[12].

La partie semble se jouer au niveau de la terminologie utilisée dans les différents documents. Tout naturellement, le terme d’actualité, la sécurité sociale, domine, mais il est souvent parfaitement interchangeable avec assurance sociale. Il peut être aussi remplacé par la garantie des moyens d’existence (en anglais income security) ce qui complète le mélange savant du nouveau et de l’ancien.

En définitive, on assiste à une seule tentative ayant pour but de bloquer l’intention de Schönbaum et de ses collègues de mettre en application immédiate les idées énoncées dans le plan  Beveridge. Elle est menée par le Gouvernement britannique, sans doute dans la droite ligne des critiques émises initialement par Winston Churchill au sujet de ce plan. Lors de la présentation du premier rapport de la Commission sur la sécurité sociale, Schönbaum signale à l’assemblée que la majorité de la Commission a décidé de présenter les principes de base sous forme de recommandations; il en explique brièvement les grandes lignes et demande l’adoption du rapport[13]. Le délégué du gouvernement britannique, Tomlinson, prend immédiatement la parole pour présenter un amendement proposant d’envoyer le rapport de la Commission aux gouvernements pour observations et de mettre le sujet à l’ordre du jour de la prochaine Conférence en vue d’adopter une Convention. La manœuvre échoue après une brève discussion, avec 14 voix en faveur de l’amendement (dont deux gouvernements : l’Empire britannique et l’Ethiopie, le solde étant constitué des voix des employeurs de divers pays), 67 voix contre et 4 abstentions. Manifestement, l’élan du rapport Beveridge, avec sa nouvelle vision de la paix pour les populations et surtout pour ceux toujours sous les drapeaux, dominait fortement la Conférence. D’ailleurs, le gouvernement britannique n’a pas insisté et les autres textes de la Commission furent adoptés souvent à l’unanimité.

C’est donc la Recommandation concernant la garantie des moyens d’existence qui devient le document principal sous ce point à l’ordre du jour. En se référant au postulat de la sécurité sociale contenu dans la Charte d’Atlantique et en considérant que la garantie des moyens d’existence est un élément essentiel de la sécurité sociale, le texte s’attache à mettre en application l’œuvre de l’unification et de l’extension des assurances sociales à l’ensemble des travailleurs dans l’esprit du plan Beveridge. Cela faisant, il présente un modèle complet du BIT pour toutes les branches d’assurance sociale, basé sur les Conventions adoptées par le passé. Le texte est complété par la recommandation concernant les mesures d’assistance sociale pour les catégories de population dans le besoin qui ne sont pas couvertes par les assurances sociales.

Au plan des textes adoptés sous forme de résolution, c’est la Résolution concernant les questions d’assurance sociale et questions connexes dans le règlement de la paix qui représente le document le plus important, essentiellement consacré aux droits en matière d’assurance sociale des personnes déplacées, aux dédommagements au titre des régimes suspendus pendant la guerre et aux problèmes surgis à la suite d’un transfert de population ou de territoire. Un autre texte, la Résolution concernant la coopération administrative internationale pour promouvoir la sécurité sociale est intéressant dans la mesure où, orienté vers l’avenir, il ne se réfère qu’une seule fois à l’assurance sociale.

On peut se poser d’ailleurs la question de la motivation derrière son adoption. Cherche-t-on à « occuper le terrain » avant qu’une autre organisation ne soit créée dans ce but, ou encore à préparer la base pour l’établissement de la future AISS, ou s’agit-il d’une nouvelle initiative pour élargir le champ d’action de l’OIT? En effet, le dernier alinéa propose « d’étudier la possibilité et l’opportunité de conclure des accords internationaux ou multilatéraux qui auraient pour but de constituer des organes responsables pour l’accomplissement des tâches communes soit dans le domaine des finances, soit dans le domaine administratif ».


Emil Schönbaum

Fin de la mission et retour au pays

La tâche qu’il avait à accomplir pour le Gouvernement tchécoslovaque en exil consistait à préparer la réforme du système des assurances sociales pour l’après-guerre. Il s’en acquitta en temps voulu comme en témoigne le rapport publié par le BIT en février 1945[14]. Londres n’insista pas sur son déplacement et, lorsque Schönbaum demanda à son Ministre la prolongation de son engagement en tant que conseiller du BIT, celle-ci fut accordée jusqu’à la fin juin 1945. En définitive, ce ne fut que fin novembre que Schönbaum prit congé du BIT à Montréal pour revenir au pays.

Selon les archives de l’Université Charles à Prague Emil Schönbaum demanda sa réintégration à la Faculté des Sciences naturelles dès le mois d’août 1945; cette demande fut immédiatement accordée, accompagnée de l’invitation de réintégrer son poste sans délai. Cependant, son retour en Tchécoslovaquie ne fut pas marqué par un engagement derrière la réforme de la sécurité sociale. En effet, le Gouvernement du Président Benes étant rentré au pays via Moscou, le projet de la réforme, inspiré par le plan Beveridge et rédigé par Schönbaum, devint l’objet de féroces batailles politiques entre les pro-occidentaux et le Parti communiste. Par conséquent elle se faisait attendre et, finalement, la nouvelle loi ne fut adoptée que trois mois après le coup d’état de février 1948. Ce n’est pas une coïncidence qu’à cette même époque Schönbaum demanda à la Faculté un congé spécial pour entreprendre une mission au Mexique.

Le deuxième exil, sans retour

C’est donc pour la deuxième fois en moins de dix ans que Schönbaum quitte son pays, cette fois-ci pour ne plus revenir. Les archives de l’Université Charles dévoilent bien la partie que le professeur joue avec les autorités pour arriver à ses fins. En février 1949, le congé universitaire se prolonge faute de pouvoir trouver pour cette mission, jugée politiquement importante, un autre expert tchèque pour le remplacer.

En novembre 1949 la Faculté prend note que le congé est prolongé une nouvelle fois, sur demande du Gouvernement mexicain et par voie diplomatique, et décide d’engager un suppléant pour reprendre ses conférences. Et ce n’est qu’en été 1950 que les autorités communistes réalisent avoir été dupées. En effet, Schönbaum et sa femme ont enfin obtenu la nationalité mexicaine et trouvé une nouvelle patrie.

Par lettre du 27 septembre 1950, le Ministère de l’Education, des Sciences et des Arts de la Tchécoslovaquie informe le Doyen de la Faculté des sciences naturelles de l’annulation du contrat de travail du Professeur Schönbaum dès le 31 août 1950, étant donné que l’intéressé ne peut plus être considéré politiquement fiable. En effet, il a « de son propre chef abandonné son poste et … n’exerce plus son activité d’enseignant ni d’autres devoirs découlant de sa nomination comme professeur ordinaire. En outre, il a démontré son attitude hostile envers la République populaire tchécoslovaque, le peuple tchécoslovaque et le Gouvernement démocratique populaire en refusant de rentrer dans sa patrie … Il a ainsi gravement enfreint ses devoirs corporatifs et professionnels et ses devoirs de citoyen d’un État démocratique populaire. »15

C’est ainsi que Emil Schönbaum, en renouant avec les activités qui étaient les siennes pendant la guerre, a pu commencer une nouvelle vie à l’âge où les autres prennent leur retraite. Il dirigea pendant quelques années encore les services d’actuariat de l’Institut Mexicain de Sécurité Sociale. Le Mexique est devenu sa deuxième patrie et il y est encore aujourd’hui tenu en grande estime, comme l’un des fondateurs du système national de sécurité sociale.16

Il est décédé à Mexico City en novembre 1967 à l’âge de 85 ans.

_______________

15 Lettre déposée dans le dossier personnel d’Emil Schönbaum dans les Archives de l’Université Charles de Prague.

16 Cf. Aguilar Diaz Leal, A.: “Profesor Emil Schoenbaum”, in Revista CIESS (Mexico City), No.7, Junio 2004.


Emil Schönbaum au Congrès Canadien de Mathématiques, Montréal, 1945

[1] Pendant la deuxième guerre mondiale quand il a travaillé pour le BIT, son nom était donné comme Shoenbaum (sans le c), probablement pour éviter une connotation allemande. C’est sous ce nom qu’il figure dans le dossier personnel du BIT.

[2] Voir l’article de V. Rys sur Osvald Stein ci-dessus.

[3] “Osmdesat let socialniho pojisteni” (Quatre-vingts ans de l’assurance sociale), Prague, Ceska sprava socialniho zabezpeceni, 2004, p. 13.

[4] Information basée sur le dossier personnel du BIT.

[5] Zdenek R. Nespor: Institucionalni zazemi ceske sociologie pred nastupem marxismu (L’arrière-pays institutionnel de la sociologie tchèque avant l’arrivée du marxisme), Akademie ved, Praha, 2007, p. 31.

[6] Son frère cadet, Karel Schönbaum, juriste et professeur à l’Université de Prague, n’a pas eu la même chance. Après un long séjour dans le camp de concentration de Terezin, il a été transféré, en octobre 1944, à Auschwitz où il a trouvé la mort.

[7] Nous avons la confirmation de ce fait par Emil Schönbaum lui-même. En effet, suite à l’annonce du décès d’Osvald Stein, il écrit du Mexique à son collègue Maurice Stack à Montréal, le 11 janvier 1944 : « As you know, he was my friend for many years… I was deeply indebted to him for his disinterested effort in saving me and my wife from occupied Czechoslovakia. What I have done on my many missions to South America to further the prestige of the ILO (I hope with some success), I regard as only small repayment of my great obligation to him.” (Archives du BIT, Genève).

[8] Stein comptait sur Schönbaum pour développer le projet désigné dans les dossiers du BIT comme « European Social Security Administration », dont les détails sont à ce jour inconnus.

[9] Note de Stein à Phelan du 7 septembre 1943. (Archives du BIT).

[10] Télégramme de Stein à Schönbaum (au Mexique) du 23 décembre 1943. (Archives du BIT).

[11] Lettre de Phelan à l’Ambassadeur tchécoslovaque Pavlasek à Ottawa du 3 avril 1944 (Archives du BIT).

[12] Pour la discussion de cette question voir Sandrine Kott: « De l’assurance à la sécurité sociale (1919-1944). L’OIT comme acteur international ». Document de travail mis à disposition sur le site du Projet du Centenaire de l’OIT, (www.ilo.org) Genève, 2009.

[13] A cette occasion Schönbaum rend hommage aux membres de la Section des assurances sociale du BIT (il s’agissait essentiellement de Maurice Stack et Alejandro Flores) qui avaient fourni un effort « presque surhumain » pour produire les documents dans le délai imparti. Cf. Compte rendu des travaux, p.186.

[14] Cf. Emil Schönbaum: “A programme of social insurance reform for Czechoslovakia”, International Labour Review, Vol. 52, No.2, February 1945).